Être maître.maîtresse de maison d’un jour,
Une journée avec Cantin’ONS.
Nous sommes régulièrement à la recherche d’un ou une maître.sse de maison d’un jour dit aussi MM d’un jour ou encore MMJ (abréviation que je me permettrais de garder). Ce rôle est souvent proposé à deux personnes qui se retrouvent en binôme d’un jour ou parfois en binôme de vie, quand c’est la mère et la fille. Justement, voici l’interview de Nathalie, qui a tenu ce rôle deux fois, une fois avec sa fille, Camille et une fois avec quelqu’un qu’elle a rencontré pour la première fois dans la cuisine des Petites Cantines (maintenant Cantin’ONS).
Vous vous demandez ce qu’il se passe en amont, c’est maintenant qu’on en parle, … brièvement !
Comment ça se passe de l’autre côté ?
Tout au long de l’année, nous postons des annonces sur les réseaux sociaux, sur la plateforme giveaday nous sommes constamment à la recherche de bénévoles, notamment pour tenir le rôle de MMJ, de façon ponctuelle ou régulière.
Nous avons une liste de convives souhaitant relever le challenge d'être MMJ, ils.elles se positionnent quand ils.elles le souhaitent. Nous avons aussi des bénévoles qui s’engagent périodiquement. Julie tiendra la cuisine un mardi tous les quinze jours. On en profite pour les remercier grandement !
Avant que tu tiennes ce rôle, je te propose de venir deux jours en cuisine aux côtés des MMJ habitués. L’objectif est de vous montrer nos outils d’élaboration de menus. Notre cuisine est petite et il faut penser le menu en fonction des modes de cuisson. C’est l’occasion d’apprendre les règles de l’AFSCA et les points de vigilance sur pour les températures, le respect de la chaîne du froid, le lavage des mains … etc.
Nous passons notre commande de légumes et de fruits le jeudi pour le lundi. Nous pouvons passer cette commande ensemble et élaborer le menu. Nous sommes attentifs à proposer des menus avec des produits de saison, en n’oubliant pas les féculents. Il faut imaginer une entrée, un plat et un dessert. Le lendemain (ou le jour même), Steffi fait les courses manquantes.
Nous apprécions recevoir les recettes que vous aurez imaginé pour les partager aux cuisiniers du jour et dans notre livre de cuisine.
Et le jour J approche ….
Le jour J, les MMJ sont attendus 9h. On fait un debriefing, on prend un café. On range la cuisine, on sort les recettes, les couteaux … on voit ce qu’il manque.
À 9h30, les convives-cuisiniers d’un jour arrivent pour le temps d’accueil. Les convives-cuisiniers sont des habitants du quartier qui ont envie de venir cuisiner. Il n’y a toujours pas de professionnels en cuisine. Nous sommes en moyenne 6 en cuisine.
Le temps d’accueil est important pour nous, nous aimons prendre ce temps. C’est un temps pour faire connaissance, pour présenter le menu, l’organisation de la journée et échanger sur nos besoins, nos craintes aussi parfois, nos idées souvent. En cuisine, c’est coopératif. Même si le binôme de MMJ a pensé le menu, toutes les idées sont les bienvenues. Chacun peut contribuer à différents niveaux.
Pour la matinée de cuisine, on nomme des responsables.
Le responsable communication (dit comm’) prend des photos de l’équipe en pleine action. Et il peut continuer pendant le repas.
Le responsable bien-être s’assure de distribuer de l’eau à tout le monde toutes les heures. Et oui, on oublie souvent de boire quand on est à fond sur des carottes.
Le responsable ambiance prend le lead sur la playlist pour ambiancer l’équipe. Mais chacun a le droit à un véto (ceux qui viennent, savent)
À 12h30, les convives commencent à arriver pour passer à table. Nous passons à table tous ensemble, en même temps, autour de grandes tablées. L'équipe en cuisine est en pleine émulation. Il y a le petit coup de pression de la fin de matinée. Les patates au four ne sont pas encore cuites, la soupe doit être mixée. La vinaigrette est en cours. Tout est prêt. On passe à table, on profite des retours positifs des convives.
Dans la peau d’une MMJ
En mai 2024, j’ai rencontré Nathalie autour d’un café pour parler de son expérience en qualité de maîtresse de maison d’un jour dans les événements éphèmères organisés par les Petites Cantines, à Elzenhof, avant de devenir Cantin’ONS et d’occuper le café Cygnes.
Comment as-tu connu l’ASBL Les Petites Cantines ? Quel a été le premier évènement auquel tu as participé ?
Je travaille dans le milieu culinaire et la cuisine est une de mes passions. Quand un ami m’a parlé des Petites Cantines de Lyon, j’ai été séduite par le concept… puis j’ai vu passer sur les Réseaux Sociaux l’existence du projet à Bruxelles. Je me suis un peu renseignée, je me suis inscrite à la newsletter et j’ai fait une balade guidée dans mon quartier, organisée par LPC. De fil en aiguille (ou plutôt de cuiller en casserole), j’ai eu envie de vivre l’expérience de maîtresse de maison, et je me suis lancée, à l’occasion d’un banquet estival.
Qu'est-ce qui te plaît dans le concept des LPC ?
Ce projet me plaît car il met la cuisine au centre de l’activité. En plus, les repas sont durables, principalement locaux et bio, préparés avec des invendus… cette organisation circulaire est très importante pour moi.
Qu’est-ce qui t’a motivé à être MMJ ?
J’adore cuisiner, inventer des recettes, découvrir des produits… Je n’avais jamais géré une équipe de cuistots ni cuisiné pour 50 personnes. Ma rencontre un mercredi matin avec les conceptrices du projet bruxellois a été déterminante : tant d’enthousiasme, d’ouverture d’esprit, de dynamisme… je n’ai pas réfléchi longtemps !
Que retiens-tu de cette expérience ?
Que du positif ! On a travaillé en binôme avec une autre MM. On ne se connaissait pas, on s’est rencontrées par vidéo Whatsapp, on s’est donné rendez-vous au magasin qui nous offre les invendus et on a créé le menu en deux temps trois mouvements, au-dessus des caisses de légumes et de fruits. Chacune avec ses envies et sa créativité. Puis le lendemain, on a cuisiné à deux, entourées d’une équipe de bénévoles archi-motivés, super efficaces et vraiment à l’écoute des consignes. C’était génial ! Il y avait une telle énergie. À 12h30, tout le monde mangeait avec les hôtes venus rejoindre les grandes tables installées en terrasse. J’en suis sortie fatiguée, évidemment, mais boostée par la gentillesse des toutes et tous et remplie d’ondes positives.
Si tu devais convaincre quelqu’un de le faire, que lui dirais-tu ?
Tout seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin !
Si tu devais décrire les LPC en un mot, quel serait-il ?
La convivialité
Alors toi, ça te tente ?
Si tu as envie de vivre l’expérience, n’hésite pas à nous écrire.
Si tu as des questions, nous restons disponibles pour en échanger.